Du dimanche 11 au samedi 17 mars 2018 - 5 jours de spéléo
Sur les départements du Vaucluse et des Hautes-Alpes
Du club : Marco, Vincent, et Benjamin (+ Nico, un copain d'un autre club)
C'est sous un soleil radieux qu'a commencé notre séjour.
Pause café sur la route
Après 11h de route, et après avoir cherché un peu la maison de notre ami Alain, c'est vers 19h30 que nous arrivons enfin chez lui. Les retrouvailles sont courtes, à peine le temps de boire une bolée de cidre, qu'il doit déjà nous quitter pour aller sur Avignon... Nous découvrons donc nos chambres, la maison, le local matériel, et préparons la sortie du lendemain.
Quelle surprise ! Nos lits sont déjà occupés par de drôles d'animaux... Un croco, un blaireau, un dromadaire, et une abeille. Nos mascottes pour le séjour sont trouvées ;)
1er jour, lundi : Aven des Romanets
Afin de se mettre en jambes, nous décidons d'attaquer la semaine par un petit trou inconnu de l'équipe. Bonne pioche ! Ça commence bien, la marche d'approche est quasi nulle. Vincent débute l'équipement du puits d'entrée, un P23 (puits de 23 mètres), puis du P15, du P3, et du P7. Benjamin prend le kit suivant et part équiper le P60 et le ressaut de 9 mètres (R9). Enfin, Nico termine l'équipement par un P36, un P28, et un P12, pour atteindre la cote d'environ -200 m. Nous laissons tomber le R4 et le R3 pour ne pas nous embêter, d'autant plus que le fond du P12 est déjà légèrement gazé (présence de CO2). Nous remontons donc en soufflant un peu, Marco déséquipe la partie équipée par Nico, puis Vincent celle de Benjamin, et Benjamin celle de Vincent. Cette cavité est très intéressante pour "travailler", car : non brochée, sans méandre, on ne quitte presque pas la corde, et ne possède pas de fiche d'équipement.
Vincent en pleine action
2ème jour, mardi : Aven Autran
Après l'aven des Romanets, nous sommes motivés pour aller plus profond. Nous décidons donc d'aller visiter l'aven Autran, une classique du secteur, avec comme objectif d'atteindre la cote des -350/-400 m. Malheureusement, à ce moment là, nous ne savions pas que nous allions mettre un peu de temps à trouver l'entrée de la cavité, notamment parce que l'état du chemin était très détérioré et escarpé. Nos véhicules ont eu quelques difficultés à rejoindre le parking indiqué... mais nos pilotes (Vincent et Nico) nous ont finalement évité une marche d'approche trop longue.
Bref, après avoir trouvé l'entrée, Benjamin et Nico se sont chargés d'équiper la première partie jusqu'au P3 après le Méandre Rouge. Puis, toute l'équipe, après avoir mangé, s'est donc engagée dans la partie horizontale, plus longue que nous le pensions, pour s'arrêter dans le Méandre des Égyptiens, non loin certainement du P103 (aux alentours de -200/-220 m ?). Qu'importe, la prochaine fois nous ferons mieux ! Nous faisons donc demi-tour, pour sortir vers 22h dans un froid glacial, mais sous un ciel très étoilé.
3ème jour, mercredi : Aven Joly
Une valeur sûre du plateau, pour compenser notre sortie de la veille. Cette fois-ci, pas de soucis pour trouver et rejoindre la cavité. Nous nous permettons même de déjeuner dehors sous le soleil. Notre objectif du jour est d'atteindre la cote -150 m, juste avant le Méandre de la Relativité Restreinte. Vincent débute l'équipement de cet aven qu'il ne connaît pas, jusqu'au sublime miroir de faille, puis Benjamin prend le relai jusqu'au début du méandre. Arrivés au fond, Vincent et Benjamin remontent pour laisser Marco et Nico déséquiper la cavité.
4ème jour, jeudi : Aven du Souffleur (ou comment se tremper pour rien)
Après avoir pris la météo (très pluvieuse = 20 mm de pluie annoncée, pas de neige à fondre, hiver assez sec) et appelé un spéléo local pour connaître les risques liés à l'eau dans cette cavité ("si dès le premier puits il y a beaucoup d'eau, vous pouvez faire demi-tour"), nous décidons de nous engager dans le Souffleur. Nous savons que la cavité est déjà équipée jusqu'à la rivière, -585 m, notre objectif, et normalement hors crue. Nous descendons par la nouvelle entrée (car l'ancienne s'effondre), et là surprise, il nous faut plus d'équipement que notre corde de 30 m (alors qu'on nous avait conseillé une 20 m). Pas de problème, notre véhicule n'est pas loin. Nous voila donc arrivés dans le réseau, les pieds dans l'eau... Rien de très grave, mais cela ne présage rien de bon. Après quelques minutes, nous atteignons enfin les premiers puits réellement actifs : le P36 + P5. La corde nous interpelle, puisque nous constatons déjà deux tonches (anomalies) isolées sur celle-ci. Youpiii, la corde frotte légèrement... Rien de méchant, mais ça commence bien pour un équipement en fixe. Nous descendons chacun sous les embruns, puis arrivé plus bas, c'est plutôt sous une partie de la cascade que nous terminons. Nous nous mettons à l'abris, nous sommes déjà tous bien trempés, la suite s'annonce risquée, nous décidons donc de faire demi-tour. C'est ça aussi la spéléo, il faut savoir renoncer. Nous avons tout de même vu une partie du Souffleur en crue, et tester cette nouvelle entrée ;) Au final, nous en profitons pour prendre un verre à Saint-Christol, et visiter Banon, où nous acheterons les fameuses brindilles de la Charcuterie Melchio (sorte de saucisson très long et fin, fabriqué avec du boyau d'agneau, disponible dans de multiples parfum : fenouil, nature, à la noix, etc.).
Ancienne entrée
Nouvelle entrée
5ème jour, vendredi : Aven de la Pépette (ou l'histoire d'une revanche)
Il y a quelques années Marco, Benjamin, et Gabriel (un ancien du club) avaient déjà visité cette cavité. A l'époque, ils étaient descendus sans la topo, et avaient loupé le passage horizontale dans le P11. Sans doute parce que celui-ci se situe dans l'axe d'écoulement des eaux, et qu'il semble plutôt naturel de l'éviter pour descendre "au sec" (erreur ! héhé).
Cette fois-ci, nous ne l'avons pas loupé. La suite est d'ailleurs très intéressante, puisqu'en descendant le P15, le P28, et le P19, pour atteindre la cote -150 m, nous avons pu observer des sapins d'argile, et du silex sous plusieurs formes : banc, boules, et boulets. Cette cavité, comme l'aven des Romanets, est très intéressante pour travailler l'équipement.
6ème jour, samedi : Aven du Nid de l'Aigle (ou comment avoir peur de rester bloqué au gîte la veille de notre départ)
Le Nid de l'Aigle... depuis le début nous avions repéré cette cavité, dite "sportive et technique" dans le recueil des "30 topographies du Plateau d'Albion". Certaines personnes disent même que ce -250 m équivaut à un -500 m. Parfait pour nous, qui souhaitons bosser l'équipement et le physique.
La veille, le temps en fin de journée était plutôt nuageux avec quelques éclaircies, comme en témoigne la photo ci-dessous à gauche. Pour le samedi, la météo annonçait des pluies éparses, mais pas de...
neige !!! Que c'est magnifique de se réveiller avec un paysage immaculé de blanc. Alain nous informe que le temps risque de rester ainsi toute la journée, et qu'il est possible que d'autre neige tombe. Il appellera d'ailleurs un ami à lui pour connaître la météo agricole... Verdict, de la neige est encore annoncée... Notre équipe décide donc, avec regret, d'annuler sa sortie pour quitter la région plus vite. Car, il est fort probable que si la neige persiste, que nos véhicules ne puissent pas sortir du hameau (vallonné et sans route goudronnée) où nous sommes situés. Mais ce n'est que partie remise ;) Désolé pour l'équipe de la
Société Spéléologique d'Avignon (SSA), qui avait organisé toute la logistique, et avec qui nous devions descendre dans cette cavité.
Un grand merci à Alain, Flavien, Loufy, et Patrick pour leur accueil et leurs infos durant notre séjour.
Quelques photos bonus
Quelle est bonne la tartiflette !!
Champ de lavande et flore locale